Contrairement à une idée répandue, l’initiation n’encourage pas au confort moral, intellectuel ou affectif. Sa finalité n’est pas de combler nos angoisses afin de nous procurer une illusoire bonne conscience dans une fraternité douillette, mais elle nous permet et nous aide à poursuivre notre développement afin de vivre une vie heureuse dans le monde, en harmonie avec notre intériorité, notre Être Intérieur. L’Être intérieur est cette partie réelle en nous, aussi essentielle que notre corps avec laquelle nous ne sommes plus en contact. Il est devenu notre véritable inconscient, plus inconscient que l’inconscient psychanalytique, tant il est exilé de notre manière de vivre et refoulé par nos concepts intellectuels.
Le but de l’initiation est d’atteindre l’expérience de l’Être pour le faire participer à notre vie sensible et rétablir l’harmonie entre notre superficialité et notre profondeur. Pour cela, nous devons répondre à une première question: Qui suis-je ?
Je suis poussière d’Étoile née dans le FEU primordial de l’intelligence créatrice de l’univers. Les milliards d’années passant, je me suis retrouvée dans l’élément EAU des océans ou fécondée par des éléments chimiques issues du FEU créateur, je suis devenu une cellule vivante faite de matière-conscience avec une enveloppe et un intérieur. Heurtée par des objets extérieurs mus par les mouvements de l’eau, la cellule primordiale va percevoir les vibrations transmises par les chocs répétés sur son enveloppe et développer la conscience de limite, elle va réaliser qu’elle a un extérieur et un intérieur. Sans cette dualité, il n’y aurait pas de vie et pas de conscience. Sans cette enveloppe, la vie n’existerait pas car la matière serait indifférenciée. La conscience est avant tout une conscience de limite.
Ainsi, la vie est la conscience tournée vers l’intérieur, et la conscience la vie tournée vers l’extérieur.
La cellule va également percevoir que certaines situations sont plus agréables que d’autres et, selon le cas, elle va s’épanouir ou se recroqueviller sur elle même. Ce sont les deux principales raisons qui donnent toute son importance à la dualité.
La vie a ses propres limites, avec un intérieur et un extérieur.
La vie suit un rythme périodique d’expansion et de régression.
Si l’attention est portée sur l’unité intérieure nous dirons VIE.
Si l’attention est portée sur la multiplicité extérieure nous dirons conscience.
Les milliards d’années passant, la répétition de ces vibrations de l’extérieur vers l’intérieur que nous appelons perception, vont susciter une réaction de l’intérieur vers l’extérieur et engendrer un souvenir, agréable ou désagréable, et produire une modification chimique de certaines parties de la cellule, parties qui deviendront plus tard les dix chakras principaux chez l’Homme.
Les millions d’années passant la vie animée par une forme primaire de désirs va se développer au gré des affinités chimiques et des expériences sans nombre avec les éléments de la Terre et de l’Air et prendre conscience de l’existence d’autrui distinct de soi. Ainsi, apparaît tout naturellement le vague sentiment du JE SUIS.
Ce Je suis est devenu conscient des objets extérieurs au lieu d’être simplement conscient des changements en lui-même, puis il arrive à reconnaître que ces changements sont en lui-même et que les objets eux sont en dehors de lui
C’est l’apparition de la SOI-Conscience, du JE et non plus « Je suis » opposé à autrui.
La naissance des courants d’énergie favorisée par des expériences innombrables, avec des échecs et des réussites, va permettre, grâce aux centres énergétiques, la création des organes nécessaires à la Vie et favoriser son développement et lui donner de vrais sens de perception et d’action. Des millions d’années sont passées depuis l’apparition de la vie sur terre, avec la transformation de la conscience de Soi en Soi-Conscience apparaît la perception d’une différence dans la conscience qui, plus tard, lorsque la Soi-Conscience aura évoluée devient la distinction entre le réel et l’irréel, c’est à dire l’imaginaire.
Ainsi, pour la méduse, l’anémone de mer ou certaines crevettes aveugles, vivants dans le noir absolu des grandes profondeurs, la mer, le soleil, les vagues, le sable, la nourriture, toutes ces choses avec lesquelles elles entrent en contact par l’intermédiaire des tentacules ou des antennes, rien n’est réel, tout est enregistré comme de simples changements dans la conscience. Nous pouvons retirer quelques enseignements concernant la Vie de ces 450 millions d’années d’évolution :
– L’évolution nous a donné la vie grâce aux quatre éléments : le Feu, l’Eau, la terre et l’Air.
– La dualité est indispensable à l’existence de la vie. Sans dualité, il ne peut pas y avoir de vie.
– C’est aussi grâce à son Activité et aux multiples expérimentations et échecs innombrables que la vie a développé puis mémorisé ses savoirs.
Mis en pratique, ses savoirs expérimentés sont devenus connaissances.
Ses connaissances accumulées et ordonnées sont devenues sa sagesse.
Confrontée à des situations agréables ou désagréables, la vie a toujours survécu en choisissant ce qui était bon pour elle, ce qui lui permettait de s’épanouir, au rythme des expansions et de régressions. Nous sommes constitués de matière-conscience et nous avons développé un dedans enveloppé d’un dehors nous permettant de percevoir et de réagir.
La conscience de Soi a développé la volonté de vivre, cette force intérieure qui lutte pour la survie. Matière et conscience sont deux mots désignant la même chose, la matière est la partie constitutive de la conscience, l’une de ses qualités principales.
Des essais effectués dans d’énormes structures appelés collisionneurs de particules ont montré que lorsqu’une particule de matière est fractionnée en deux parties, et que ces deux parties sont déviées dans des directions éloignées l’une de l’autre, toute intervention humaine visant à interférer avec une des parties provoquera immédiatement la même réaction sur la deuxième partie, prouvant ainsi que la matière a la capacité d’enregistrer et de communiquer des informations à une autre particule et cela quelle que soit la distance et simultanément.
Ce qui a caractérisé ces formes primaires de vie ce sont donc :
– La volonté affirmée de la vie.
– La sagesse grâce aux connaissances acquises par l’expérience.
– L’activité inlassable avec laquelle la vie lutte pour sa survie.
Il en est de même chez l’enfant en bas âge, il se rend compte que ces changements se produisent au-dedans du cercle de sa propre conscience et, peu à peu, le monde extérieur naît à la réalité, alors sa conscience deviens un vague JE SUIS pour devenir plus tard un JE bien défini.
A mesure que ce JE SOI-conscient s’identifie de plus en plus avec lui-même, il arrive à percevoir qu’il y a une relation entre les changements en lui-même et les impacts et sollicitations du dehors. Le désir du plaisir se développera alors et sera accompagné de réflexion sur la manière d’entrer en possession de ces objets du plaisir.
Ceci le conduira à faire des efforts pour poursuivre ces objets et les saisir lorsqu’ils passeront à sa portée. De même, le déplaisir se développera et sera accompagné de réflexion sur la manière d’éviter ce déplaisir.
Tout cela imprime dans la conscience qui évolue un sentiment d’une différence entre les désirs et les pensées, et la conscience distingue les objets comme étant réel, comme ayant une existence qu’elle ne peut contrôler et qui l’affecte sans égard pour ses préférences ou pour les objections qu’elle pourrait faire.
C’est donc sur le plan physique que naît le sentiment de la réalité et c’est dans le corps physique que la SOI-Conscience commence son évolution.
Chez l’homme ou la femme moderne la Soi-Conscience va devenir la volonté de vivre.
Dans la nature, cette volonté individuelle de vivre s’exprime de partout. La graine pousse son germe pour aller vers la lumière, le bourgeon brise les parois de son enveloppe pour éclore et s’épanouir au soleil, le poussin brise sa coquille, partout la vie cherche à s’exprimer et à se manifester avec la volonté de vivre, la volonté d’Être. Ce sera l’affirmation de notre Moi.
Le Moi s’exprime par des attributs, des aspects différents selon les niveaux de développement atteint par la conscience.
La volonté, la sagesse, et l’activité est la triade la plus connue.
Mais, c’est aussi : choix, discernement, connaissance, ou bien encore : désir, amour, sensation et, sur un plan encore plus physique : organes moteurs, hémisphères cérébraux, organes des sens.
Cette manifestation complète des attributs de la conscience et se fait dans l’ordre suivant : activité, sagesse, volonté.
Activité sous forme d’intelligence créatrice accumulant les connaissances.
Sagesse en tant que raison pure et compatissante.
Volonté par le pouvoir du Soi.
La volonté de vivre, depuis l’origine de la vie, a façonnée nos corps et stimulée notre activité. Le Soi a voulu que la matière soit façonnée en formes par l’intermédiaire desquelles il pourrait connaître et influencer tout ce qui l’entoure.
Nous pouvons dire que:
– La volonté est ce pouvoir qui forme la base de la connaissance et qui stimule l’activité.
– La pensée est l’activité créatrice et la volonté le pouvoir moteur.
(Dans les formes primaires de la vie, il n’y a pas de pensée et c’est la désir qui façonne les formes de vie.)
La volonté est donc ce pouvoir caché dans le Soi qui s’exprime sur le plan supérieur et s’exprime sur le plan inférieur comme désir.
Telles sont les qualités inscrites dans nos cellules, au cours des millénaires d’une lutte pour la survie. Enfouies et masquées par notre personnalité, notre EGO constitué comme un oignon de couches superposées et imbriquées les unes dans les autres, ces qualités dorment en nous dans notre SOI, attendant d’être réveillées.
Nos conditions de naissance, notre éducation, notre instruction, nos expériences de la vie, nous ont constitués un masque derrière lequel nous nous réfugions inconsciemment, pensant agir et mener notre vie avec notre libre arbitre, alors que nous sommes prisonniers de notre mental et de nos émotions.
Nous ne sommes pas libres, nous n’agissons pas, nous sommes agis par nos personnalités dites parcellaires.
Le MOI, instance consciente régulatrice, responsable apparent de nos actions, est en fait dissimulé sous le masque de la PERSONA qui est le masque social que nous portons tous vis-à-vis des autres comme vis-à-vis de nous-mêmes. Ces images que nous cherchons à donner nous permettent de vivre courtoisement avec nos semblables ou de céder au nom des grands principes à l’aveuglement et, si nous en avons les moyens, à la domination des autres.
Notre OMBRE est cettepartie maléfique de notre être que nous projetons comme une représentation du Mal des Ténèbres malfaisantes, du danger qu’évidemment nous projetons sur autrui. Jean Paul Sartre écrivit : « l’enfer c’est les autres »
Notre double, ce jumeau que nous aimerions avoir, parfois capable de nous réprimander, c’est lui qui s’exprime quand nous disons : « je suis un imbécile », mais souvent plein de compréhension pour ce que nous sommes quand nous disons « je me comprends ».
Le Double est quasiment un ou une ami (e) comme un Frère, une Sœur. Un double ne veut que notre bien et il est évident que nous voulons aussi faire le bien !
L’Animus, le complémentaire pour la femme, qui procure la détermination, l’audace dans l’action, la planification et peut verser dans les excès, l’agressivité, le rationalisme froid. La femme s’éprend facilement de l’homme en lequel elle retrouve son Animus.
L’anima est la partie féminine de l’homme qu’il accepte plus ou moins selon le milieu socioculturel dans lequel il évolue. Projeter son Anima sur une femme particulière qui, aux yeux de l’inconscient, s’y prête bien c’est en « tomber amoureux ». L’Anima peut prendre une part excessive et rendre l’homme trop sensible, trop délicat, et trop fusionnel.
Ce sont EUX, la Persona, l’Ombre, le Double, l’Animus et l’Anima qui agissent en nous au détriment de notre libre arbitre. Nous croyons AGIR alors que nous sommes AGIS.
Lorsque le Pouvoir du Soi dans l’homme l’incite à l’Activité sans être influencé par les attractions et les répulsions des objets extérieurs, c’est la Volonté qui s’exprime, nous AGISSONS.
Lorsque ce sont les attractions et les répulsions des objets extérieurs qui déterminent l’Activité et que l’homme, sourd à la voix du Soi, inconscient de la présence du Maître intérieur, devient le jouet de ces influences, la Volonté perd sa Couronne et devient Désir et nous sommes agis.
Sur les plans supérieurs, la Volonté constitue le pouvoir moteur, le pouvoir actif.
Sur les plans inférieurs, c’est le désir qui rempli ce rôle.
La force effective de la nature d’une personne se mesure d’après sa force de volonté ou de désir, et nous donne la mesure de son énergie motrice et de sa capacité à progresser.
La lutte contre les désirs inférieurs ne détruira pas l’énergie motrice, mais elle sera transmuée, ainsi que les désirs inférieurs transmués en désirs plus élevés. L’énergie s’affinera sans rien perdre de son pouvoir pour réapparaître sous forme de volonté dans l’aspect volonté de l’Esprit, le pouvoir du Soi.
La Nature constitutive du SOI s’est forgée par l’affinité des substances chimiques, puis par l’attention portée sur le bien être c’est à dire le beau, le bien, le juste et le vrai, que la Franc-maçonnerie a regroupée sous le vocable du Beau.
Sagesse, Force, Beauté sont les Attributs du Grand Architecte de l’Univers qui doivent nous guider. L’Homme sur le Sentier est constamment obligé de choisir son chemin, mais aucun panneau de signalisation lui indique celui qu’il doit prendre pour poursuivre sa route.
C’est la beauté dans son vêtement d’Amour qui lui indiquera le chemin qui le mènera vers la LUMIERE.
La voie de l’Amour, c’est le chemin des VERTUS.
La voie de la Haine déclinée dans toutes ses variations, c’est le chemin des VICES.
C’est l’Amour sous toutes ses formes qui doit guider nos pas.
Pour cela, nous devons développer notre ATTENTION et en faire une qualité qui doit nous coller à la peau.
Qui suis-je ? JE SUIS un EGO qui développe sans cesse son ATTENTION, guidé en permanence par l’Amour et la Bienveillance dans mes Pensées, mes Paroles et mes Actions.