Cet écrit explore l’occultisme, souvent mal compris et associé à l’ésotérisme. Il distingue l’occultisme de la parapsychologie, insistant sur son aspect de « science secrète ». L’occultisme, perçu comme la quête de connaissances cachées et de pouvoirs, est comparé à diverses pratiques et croyances, y compris la franc-maçonnerie. L’auteur souligne la nécessité de discerner entre la recherche de la connaissance et la quête de pouvoir dans l’occultisme.
L’occultisme : mythes et malentendus
Qui n’a pas entendu parler d’occultisme ?
Qui n’a pas exprimé tout et n’importe quoi sur ce sujet ?
Est-ce l’emploi des forces mystérieuses et maléfiques ? (quand c’est mystérieux, c’est forcément maléfiques pour l’homme de la rue ou du bout du comptoir).
Est-ce une technique fort utile aux seuls fakirs ou cartomanciennes ?
Ce mot fut tellement galvaudé (tout comme le terme de symbole ou encore celui de kabbale) que certaines écoles traditionalistes, telle celle de René Guénon, en ont répudié l’emploi. Et oui, quand on n’est pas capable d’expliquer clairement un concept ou, d’ailleurs, un symbole, soit l’homme cherche à ridiculiser le concept soit l’homme réfute son utilisation, l’oublie en quelque sorte !
Pourtant, d’autres traditionalistes (comme Robert Amadou ou encore notre Frère Serge Hutin) pensent que l’occultisme répond à une structure mentale précise quasi scientifique.
Alors, où est la Vérité sur ce sujet ?
L’essence et les nuances de l’occultisme
La définition la plus répandue est que l’occultisme est une croyance à l’existence de phénomènes qui ne peuvent être expliqués par des lois scientifiques. Ainsi, par cette définition, l’occultisme est assimilé à toute croyance au surnaturel, au miraculeux. Cela semble un peu court !
N’oublions pas, comme l’écrivait Bayle que : « ne croire rien ou, croire tout, sont des qualités extrêmes qui ne valent rien ni l’une ni l’autre ».
Quoi qu’il en soit, l’occultisme n’est pas la métapsychique ou la parapsychologie. Il est vrai que la frontière est souvent tenue entre le délire et la symbolique. Par exemple, les innombrables phénomènes que rapportent certaines traditions (comme la lévitation par exemple) ne sont pas objectivement « vrais » et pourtant, sur le plan ésotérique, ces phénomènes peuvent être hautement significatifs.
Pour l’esprit humain, « croire » et « pouvoir » aboutissent aux mêmes conséquences idéologiques.
Étymologiquement, l’occultisme est la « science secrète », la science des choses cachées. Évidemment, certains, immédiatement, se sont emparés de cette simple définition pour la rendre « occulte », si je puis dire !
Ils ont écrit, et furent largement copiés par les perroquets maçonniques, que l’occultisme était le domaine des « secrets redoutables ».
Décidemment, la démarche de croyance continuera longtemps à être fortement présente dans les esprits malades…
Au-delà du secret : l’Occultisme et la Franc-Maçonnerie
Ainsi, curieusement, on classe dans le terme flou d’occultisme des systèmes qui n’ont rien de caché ni d’interdit. En effet, la maçonnerie ésotérique n’est pas occulte et pourtant elle inscrit dans sa Règle le Secret de l’Initiation.
Elle ne craint rien à dévoiler les doctrines métaphysiques (sur les rapports de la divinité et du monde, sur la destinée de l’âme humaine). En revanche, elle doit veiller à ne dévoiler aucun rite initiatique, seul accès possible à l’inaccessible, à la connaissance métaphysique ; malheureusement, les renégats sont nombreux et toujours présents.
Alors, il faut bien se rendre à l’évidence, caractériser l’ensemble flou et disparate de doctrines, de techniques, de pratiques de l’occultisme par le secret, c’est faire, une fois de plus, une véritable tautologie et l’on n’a pas fait un pas de plus dans la compréhension de ce concept.
À mon sens, pour comprendre un concept aussi galvaudé, il faut faire l’effort de mettre en valeur des tendances profondes présidant à la racine même de toute expérience occulte en s’éloignant le plus possible de ce qui répond aux besoins de l’homme profane, c’est-à-dire le fantastique, le fantasmagorique, le féerique… En effet, à l’analyse, on peut s’apercevoir que, même entre les domaines occultistes sans aucune relation ni directe ni indirecte dans le temps ou dans les pratiques, il est possible de découvrir une similitude structurelle remarquable, un « air de famille » étonnant parce que tous ces systèmes procèdent d’une même expérience psychologique initiale et d’un même objet commun : l’Homme.
La quête de l’occultiste : connaître et agir
Les chemins peuvent être différents, à l’instar des Rites maçonniques, le but est identique : le développement de la Conscience de l’Homme.
À la racine de toute expérience de type « occultiste », on trouve toujours une angoisse spéciale, une insatisfaction de la condition humaine. L’homme se révolte contre les limites spatiales et temporelles qui l’enserrent (ou plus exactement qu’il croit qu’ils l’enserrent).
En outre, le cherchant pressent qu’il existe un « au-delà » de la réalité sensible, quelque chose de caché « derrière » le monde des apparences. Dans une jardinière de fleurs, l’eau et la terre occupent le même espace et pourtant ils s’interpénètrent. Cet « au-delà », c’est la capacité de l’homme à se dépasser, à aller au-delà de ses limites apparentes. L’homme est toujours, et à tout moment, capable de recouvrer des facultés qu’il croyait perdu. L’occultisme (sans le merveilleux) est une manière de répondre à la fausse croyance de la chute de l’homme et à dépasser enfin le stade de primate.
En fait, tout comme tous les cherchants, tous ceux qui se posent des questions, qui cherchent à comprendre, à assimiler, à s’enseigner, l’occultiste possède deux principales ambitions : connaître et agir.
Ceci n’est pas nouveau ni particulièrement singulier !
Le choix entre les deux voies est « cornélien ».
chemins de l’occultisme : connaissance ou pouvoir
S’il choisit la marche vers la Connaissance, il sera gnostique, il connaîtra la Réalité derrière, il découvrira l’Absolu, il résoudra le problème général de l’existence, le sens du monde, sa place dans ce tourbillon et ce bouillonnement de Vie, il sera et donc il agira dans le juste, le beau, le vrai.
S’il choisit la route de l’agir sur, il cherchera la démarche démiurgique, celle de la magie, des pouvoirs sur le monde et sur ses semblables, il sera illuminé, il se croira souvent surhomme… C’est souvent ce dernier qui est qualifié, à tort à mon sens, d’occultiste.
la quête du pouvoir occulte : entre réalité et illusion
Alors, l’occultiste est-il le cherchant de pouvoirs ?
C’est la conviction selon laquelle les désirs, les aspirations du « mage » doivent entraîner des résultats effectifs tant dans le monde sensible (difficilement contrôlable) et même dans le monde invisible (encore moins contrôlable). Ces pouvoirs deviennent « surnaturels », ils échappent à toute explication, ils surprennent, ils étonnent, ils contribuent à la crédulité ambiante parce que l’on fait appel à des êtres, des forces, des volontés étrangères à l’humain comme des entités, des divinités, des anges, des démons, Satan, et que sais-je encore…
Certains prétendent être capable d’étendre la sphère d’action de la volonté humaine. Le mage utilise des forces différentes des forces physiques. Oui, le mage (et non le magicien) obéit à certaines lois. Beaucoup de cherchants sincères pensent que c’est dans la pensée magique qu’il faut rechercher les origines lointaines de la vision déterministe de la Nature.
Ceci dit, il ne faut pas mélanger et confondre les quatre branches de ce type d’occultisme que sont la magie, la divination, la médecine thaumaturgique et l’alchimie.
La magie permet à certains hommes de croire qu’ils peuvent dominer les forces de la nature ou celles du monde invisible. Alors, ils croient ou font croire qu’ils peuvent agir sur une personne et donc ils commercialisent fort bien, l’homme étant suffisamment niais, des philtres, des maléfices, des levages de sorts, des mises en correspondance avec nos morts et plus encore.
Ainsi, des sociétés initiatiques véritables tel le bowti ou le vaudou ont été totalement déviés de leur sens premier, celui d’ouvrir l’esprit humain à l’enseignement de la Nature. En fait, toutes les pratiques de la magie (épreuves, fumigations, incantations, formules rituelles psalmodiées, …) ont pour but d’engourdir les facultés rationnelles de façon à permettre à « l’inspiration extra-consciente » de se manifester au grand jour.
Si cette opération est réalisée gratuitement, on peut croire à la conviction profonde de l’opérateur. Dans le cas contraire, le charlatanisme est patent.
Pourtant, les forces de l’inconscient peuvent rompre les barrières, et travaillée correctement et de manière désintéressée, la magie possède une action psychologique indéniable, très efficace. Notamment, la magie peut développer, intensifier, chez certains, l’étendue normale de la perception et le champ de la compréhension immédiate, quasi intuitive.
Nous sommes en présence de précognition, de télépathie, de vision à distance, phénomènes bien connus de la parapsychologie moderne.
occultisme : entre pratiques ésotériques et quête de sens
Mais, est-ce encore de l’occultisme ?
divination et destinée : entre perception et réalité
Les « arts » divinatoires ont toujours fait rêver les hommes devant leur propre angoisse du lendemain, craignant en permanence la seule certitude de l’homme : sa propre mort. Au lieu de bien remplir sa vie, l’homme bouffé par cette angoisse, attisée par toutes les religions qui font croire en un « au-delà » triomphant, ne pensent qu’à sa mort. En fait, cet homme n’a jamais compris que vie et mort sont imbriquées, que l’une ne va pas sans l’autre et que la mort comme la vie sont présentes en lui et à tout moment.
Tout se passe, en fait, comme si le « voyant » était capable de prendre conscience de l’éternel présent. Il semble bien qu’il existe en l’homme une faculté réelle, mais masquée par la raison raisonnante, de prédire l’avenir ou plutôt de « sentir » ce qui va se passer. Sentir les conséquences de ses actes est réel et se développe tout au long de notre propre chemin initiatique, contrer, modifier l’ordre de ces conséquences n’est manifestement pas ouvert aux capacités de l’homme. C’est déjà bien de se préparer. Une autre manière de se préparer existe et est le champ d’application de l’Initiation : se préparer à tous les possibles possibles.
La médecine hermétique
Le domaine de la médecine occulte est le plus controversé de tout ce que certains appellent l’occultisme. Paracelse et ses disciples avaient développé une médecine « hermétique », tout entière fondée sur le postulat suivant : toutes les maladies ont leur origine dans la Nature invisible de l’homme, la constitution physique n’étant que « l’objectivation » de ses principes invisibles.
Je n’ai aucune compétence à vous en parler, mais il semble bien que toutes les applications (magnétiseurs, guérisseurs,…) ne recouvrent qu’un aspect très particulier, quelquefois avec succès, rarement définitif. Par exemple, un magnétiseur peut vous redonner une partie de votre énergie perdue, il ne pourra jamais vous redonner toute l’énergie que vous aviez à votre naissance, ni pour un temps définitif. Votre stock d’énergie est limité dans le temps et en intensité. C’est intrinsèque et consubstantiel à la nature humaine.
L’alchimie, une quête spirituelle au-delà de la transmutation
L’alchimie mériterait de longs développements. Ce n’est pas le but de cette étude. La transmutation des métaux est l’aspect le plus connu de l’alchimiste, mais il est loin d’être le seul. N’oublions pas tout d’abord la recherche de l’immortalité physique (l’élixir de longue vie). Il s’agira de transfigurer toute la personne de l’adepte, de la faire passer de l’état de nature à l’état de grâce.
Mais surtout, à mon sens, la philosophie hermétique n’est jamais totalement pratique, elle donne à l’homme la connaissance des trois mondes : les mystères de la génération et de la corruption, le rapport avec dieu et le monde, donc des secrets de la Nature et pour le mariage du soleil et de la lune. L’alchimiste est alors « mage » dans le sens de celui qui remplit un magistère (et non pas « magicien »).
Nous voyons bien que dans ses pratiques dites occultes de recherche des pouvoirs, pour certaines d’entre elles qui, à mon sens, frisent plus la tromperie, l’affabulation et l’illusion, transparaît tout l’orgueil de l’homme, toute l’arrogance de l’homme, mal formé, mal informé, endormi par des siècles de pseudo-connaissance.
Occultisme et ésotérisme, diversité des pratiques et des pensées
Ainsi, malheureusement, sous le terme occultisme, on regroupe tout plein d’autres organismes plus ou moins sérieux ou exotiques : les rose-croix, le catharisme, les templiers, la franc-Maçonnerie par exemple. Il est vrai que l’occultisme a connu un regain d’intérêt au XIXe siècle en réaction certainement au scientisme dominant. Bien que le langage courant assimile très souvent l’occultisme à l’ésotérisme, il convient de ne pas les confondre. L’occultisme représente un ensemble de pratiques et d’arts alors que l’ésotérique correspond à une forme de pensée et se réfère au mode de transmission et de conservation, entre initiés, des connaissances secrètes accumulées au cours des siècles.
Par opposition aux théories rationnelles de la « science » (étymologiquement, la racine grecque d’ésotérique signifie « en dedans » – eso – et « en opposition » – ter -), l’ésotérique englobe un ensemble de théories qui font appels aux forces intérieures, à l’intelligence du cœur et fait appel quelquefois aux pouvoirs inconnus de l’homme. Cela contribue à l’assimilation facile et rapide entre ésotérique et occultisme.
Les Pouvoirs inconnus de l’homme.
Nous le savons tous, nous utilisons qu’une faible partie des capacités de notre cerveau. De plus, nous avons tous fait l’expérience de l’existence des couches obscures de l’esprit humain (« astral », « paranormal », etc.). Qui peut rejeter la valeur positive dans certains cas de l’hypnose, de la suggestion, du magnétisme, mais aussi l’existence de la clairvoyance, la précognition, et encore le chamanisme, et puis l’écriture automatique, les visions mystiques, et même la communication avec les plantes ?
Ces « recherches psychiques » débouchent souvent sur un « développement personnel ». Il faut alors découvrir les chakras, apprendre à « lâcher prise », créer une « pensée positive ». Le tout est d’avoir conscience de ce que l’on fait et pourquoi on le fait.
Alors, attention à tous ces livres assaisonnés d’une dose convenable de mystère, présentés à la foule de ceux qui voudraient acquérir la Sagesse au prix coûtant d’un livre. Mais parmi les personnes qui écrivent aujourd’hui sur l’occultisme, bien peu nombreuses sont celles qui peuvent faire plus que répéter des formules invérifiées, et des assertions qui nous viennent du Moyen-Age.
En quoi donc consiste la difficulté de la tâche de l’Occultiste ?
Un simple désir doux et enchanteur de s’approcher de Dieu ne sera pas suffisant pour atteindre le but, pas plus qu’on ne peut réaliser de progrès en aspirant à la connaissance du soi, même si celle-ci apporte une illumination partielle. Un tel désir et une telle aspiration sont légitimes.
Mais, le champ d’action n’est pas émotionnel, car le jeu des sentiments détruit l’équilibre essentiel à l’art occulte. Le travail fait dans l’espoir d’une récompense est inutile à moins qu’il n’apporte une certaine connaissance.
Aucun rêveur, aucun philanthrope comme tel, ne connaîtra jamais les lois de la Nature. Les Maîtres de l’Occultisme déclarent qu’il existe une loi de « transmutation des forces » qui est éternellement toute-puissante. Cette loi déroutera quiconque ne possède pas le pouvoir de ressentir la valeur de la plus petite onde d’une vibration, non seulement en elle-même, mais aussi comme résultante de sa rencontre avec une autre.
La science moderne admet l’existence de cette loi sous le nom de « corrélation des forces ». Elle se fait sentir dans la sphère morale de notre être, comme dans le monde physique, et cause, dans le caractère d’un homme et les circonstances, des changements remarquables qui dépassent complètement nos conceptions actuelles.
Le cherchant d’ésotérique
Pour de nombreux cherchants, toute métaphysique ésotérique est obligatoirement une théosophie, c’est-à-dire une illumination totale par la connaissance directe de dieu. Pour moi, l’ésotérique n’est pas une expérience mystique : le mystique aime dieu et il dialogue avec lui, le cherchant connaît dieu, et donc il pressent l’absolu, racine et fondement de toute existence.
Les théosophes eux, malgré les variantes illimitées de conception, rejettent tous la théorie créationniste de l’Univers. Dieu n’a pas créé le monde « ex nihilo ». Ils pensent qu’il y a un passage de l’absolu au manifesté par :
– l’émanation de l’univers à partir de l’essence divine, ce processus étant interprété comme un progrès ou comme une dégradation ;
– l’organisation d’une matière première préexistante ;
– et le Retrait divin (le fameux Tsimtsoum).
Le problème des sources de l’ésotérique pose un certain nombre de questions très complexes. Si ces systèmes prônaient l’illumination directe, ils s’appuient volontiers sur la Tradition. Il faut nécessairement se fonder sur un modèle prestigieux préexistant et s’il n’existe pas, on l’invente comme la fait la Maçonnerie.
Beaucoup affirment sans convaincre et surtout sans démontrer qu’ils détiennent le sens caché. C’est le cas des « grandes » religions du Livre. Mais, force est de constater que tous s’accordent sur une Tradition secrète unique. Seulement, personne n’est d’accord sur le lieu et le temps de cette origine.
Ne parlons pas du délire psychiatrique de Madame Blavatsky…
En fait, les diverses religions ou croyances sont comme des vêtements revêtus variant avec le temps, les lieux et les modes. Toutefois, les formes religieuses débouchent en définitive sur la même métaphysique traditionnelle. Alors, tous les chemins mènent aux symboles si on sait quitter le monde des dogmes et des mensonges religieux. Le but, justement, de l’initiation est, à l’aide d’une symbolique précise et de rites efficients, de mettre le cherchant sur la « voie », celle de revenir vers soi-même.
Ce n’est qu’après avoir brisé toutes les habitudes (aussi bien corporelles que mentales) qu’il est possible de parvenir à l’état de vraie conscience. Il faut que le « je » arrive à se dégager des innombrables « moi » fragmentaires.
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