Recherche de la Vérité

Un pont en bois en premier plan avec une mise au point rapprochée sur sa texture, menant au flou d'une montagne éloignée sous un ciel bleu, métaphore d'un voyage vers la sagesse.
Cette image, avec son point de vue bas sur un pont en bois menant à une montagne lointaine, évoque un chemin vers la compréhension et la clarté, symbolisant notre quête incessante de la vérité et de la sagesse.

En lisant cet article, vous serez amené à réfléchir sur la façon dont nos actions affectent la biodiversité et à découvrir une perspective maçonnique unique sur notre rôle en tant que gardiens de la nature. Cette introspection vous guidera vers une meilleure compréhension de notre interconnexion avec l’univers et la quête de la vérité.

Domination ou gardiennage : L’Homme face à son héritage

« L’homme donna des noms à tous les bestiaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes sauvages, mais, pour un homme, il ne trouva pas l’aide qui lui fût assortie. »

De ce passage biblique célèbre, les traducteurs latins ont déduit que l’Homme, ne se reconnaissant pas devant tous les bestiaux, était tout simplement supérieur à eux et que, de ce fait, il règnerait et commanderait à l’ensemble des espèces vivantes :

« Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre ». »

La suite de l’histoire, vous la connaissez…

L’Homme a effectivement pris possession de la vie, en la contrôlant, en la domestiquant, en la comptabilisant, en la commercialisant, en la clonant parfois, en la modifiant génétiquement, et même en la transformant par des gènes artificiels de synthèse !

L’Homme s’est accaparé toutes les vies animales et végétales pour l’élevage et pour sa propre consommation, en oubliant tout simplement qu’il en était le gardien, le garant, le responsable.

En définitive, il est responsable, certes, mais de leurs disparitions !

Cette extinction de la vie, nommée par les anthropologues « 6e extinction » ou bien « extinction de l’Holocène », est aujourd’hui en marche, nous en sommes conscients. Elle a débuté lors de la révolution industrielle du XIXe siècle et s’accélère depuis les années 50 au point que, selon tous les observateurs scientifiques, le rythme de disparition des espèces vivantes est de 100 à 1000 fois plus élevé que la normale, parfaitement conforme à celui des précédentes extinctions.

Nous en sommes d’autant plus conscients que, cette fois, glaciations ou pluies de météorites n’en sont pas la cause : c’est l’Homme, uniquement l’Homme qui, de par son hyperactivité et sa force volitive, impacte radicalement et de manière irréversible son milieu ambiant ; un Homme qui, en fin de compte, n’a pas su pénétrer, dévoiler et préserver les secrets de l’ordre biologique.

Est-ce par aveuglement ? Est-ce par ignorance ? Ou est-ce par bêtise ?…

Certainement à cause de ces trois raisons à la fois !

Or, voilà les recommandations de nos ancêtres, de nos maîtres vénérés, voilà les paroles correctement traduites de la Genèse de l’Homme constituant notre Loi sacrée :

« Ainsi donc, YHWH, l’Être des êtres, ayant pris Adam, l’Homme universel,le plaça dans l’enceinte organique de la sensibilité temporelle,pour qu’il l’élaborât et la gardât avec soin. »

Éthique et interdépendance : les responsabilités de l’Homme dans le vivant

Bien entendu, ces recommandations demandent de bien définir les termes en présence et, notamment, les expressions enceinte organique, sensibilité temporelle, et particulièrement les verbes élaborer et garder…

Ces termes font tous référence à une activité sensitive et contingente dont nous sommes, non pas les spectateurs-consommateurs, mais les acteurs-faiseurs, les artistes, artiste dans le sens que nous connaissons en « Art Royal » …

Nos loges libres et souveraines nous offrent aujourd’hui le lieu et le moment idéal pour réfléchir ensemble à notre vision de la vie, à notre relation à la vie.

Avant de pénétrer dans le Temple de l’Homme, le profane ne cesse, par conformisme, de cloisonner la vie en la hiérarchisant, toujours de manière insatisfaisante, toujours de manière arbitraire et finalement injuste :

  • La vie d’un puissant responsable politique ici est-elle plus importante que celle d’un enfant yéménite affamé là-bas ?…
  • La vie de l’ours polaire là-haut dans l’arctique est-elle plus importante que celle du petit bourdon de nos zones tempérées ?…
  • S’il est un crime d’ôter la vie d’un Homme, pourquoi peut-on impunément ôter celle des arbres en dévastant des forêts entières ?…
  • Qu’est-ce qu’un « crime contre l’humanité » ?…
  • Qu’est-ce que l’humanité ?…

Nous pourrions poser mille questions de ce type et chaque fois tenter d’y répondre en se référant à nos droits, à nos conventions et à nos propres règles sociales, sans jamais évoquer nos devoirs, envers notre prochain, envers notre environnement, et envers nous-même.

La vie, toutes les vies, dont nous sommes les gardiens, nous demandent un profond respect, nous appellent à une humilité sans borne et nous chargent d’une grande responsabilité. Car aucune d’entre elles ne saurait être détachée et indépendante des autres. Plus personne ne peut actuellement contester l’urgence de la sauvegarde des biotopes et de la biodiversité, plus personne ne peut nier l’existence de l’interdépendance des ensembles vivants organisés, plus personne ne peut douter de la pertinence de l’approche systémique et holistique du monde du Vivant.

Les lois universelles et la quête de Vérité

De « l’effet papillon » à l’intrication quantique en passant par les événements de synchronicité, nous ne pouvons que constater l’évidence de l’unité de l’Univers.

Aujourd’hui, à la question fondamentale de la recherche de la Vérité, traversant tous les degrés de la Maçonnerie, ma conviction profonde est que « la nature humaine est partout la même, dans tous les climats, et la Vérité est partout la même, elle ne peut pas être contenue dans des frontières, ni appartenir à des races, à des dogmes, à des églises. Chacun peut la découvrir en se servant avec intelligence de son sens critique. Ce que j’appelle intelligence est l’équilibre entre la pensée et l’émotion. Le sens critique est le discernement qui nous permet de choisir ce qui est essentiel et de rejeter ce qui ne l’ai pas. Je me rends bien compte de l’indifférence de la majorité des hommes à l’égard de la Vérité : ils ignorent jusqu’à son existence. Ils sont comme des prisonniers qui seraient nés dans leur prison, et qui ne savent pas qu’elle a une sortie, mais qui souffrent à cause de leur emprisonnement. La Vérité, qui est Vie, ne supporte aucune limitation. Pour la découvrir, nous devons nous libérer ; et pour nous libérer, nous devons être poussés, par le désir de comprendre, à trouver la cause de nos limitations. La certitude à laquelle nous parvenons alors est le résultat de nos propres luttes, de notre compréhension, de notre doute. » (Carlo Suarès –L’Homme et le Moi– sur des notes prises au cours des conférences et causeries faites par J. Krishnamurti en France en 1930.)

Connaissance de soi et énergie vitale

Sous-jacente à la connaissance de soi et du Monde, est la reconnaissance de sa propre énergie vitale et de celle qui anime le Monde. Il est sous-entendu que cette connaissance, considérée comme le Graal du Franc-Maçon, n’est pas un enseignement. Cette connaissance est depuis toujours encrée en nous, mais doit se libérer par reconnaissances successives en se dépouillant de tous les « métaux » qui nous limitent et nous aveuglent. Ce travail initiatique qui nous est proposé en loge est simultanément un dévoilement, une révélation, une assimilation.

Or, vous le savez sans doute, notre nom Adam, nom donné au genre humain, est essentiellement construit autour de la racine Dam exprimant toute idée d’assimilation, de similitude et d’homogénéité. C’est le rôle du sang (Dam en hébreu), de notre sang qui, à chaque fois qu’il échoue dans sa fonction, celle d’assimiler, doit symboliquement couler de notre gorge, de notre cœur, de nos entrailles pour retourner à la terre Adamah. Cette image, souvent reprise par nos Signes d’Ordre, ou dans certaines scènes rituelles de nos cérémonies, n’est pas une gestuelle mortuaire. Au contraire, le sang Dam de l’Homme Adam qui retourne à la terre Adamah est un processus vital permanent. Il est le symbole ésotérique de nos épreuves, de nos conquêtes et de nos défaites, de notre chemin initiatique tout entier, de notre recherche constante de la Vérité.

Initiation Maçonnique

Ce que nous, cherchants, devons assimiler aujourd’hui, ce n’est pas un savoir théorique, philosophique ou historique sur le comportement humain, ce sont les principes, les fonctions de la Nature qui caractérisent nos propres facultés vitales et élémentaires.

Pour faciliter cette assimilation, il nous est donc proposé, à chaque degré, de reconnaître les vivants symboles de ces principes et fonctions et d’obéir sans résistance aux impulsions de la Nature en communiant instinctivement avec elles.

Relation entre l’Être et l’Existant

Personnellement, j’ai toujours vu dans l’image emblématique maçonnique de l’Équerre et du Compas, la représentation ésotérique de la relation de l’Être et de l’Existant. Nous passons nos vies de mortels à « compasser », c’est-à-dire à régler nos pas avec une minutie exempte de toute spontanéité. Cependant, par la voie initiatique, la démarche que nous avons adoptée en ce lieu tente de retrouver cette spontanéité naturelle en se réglant sur la rectitude de l’Équerre, symbole des fonctions de la Nature, symbole de nos propres immuables fonctions.

La Sagesse, la Force et la Beauté de notre Ordre qui « préside, soutient et orne la construction de notre édifice » s’appuient sur une connaissance à la fois conceptuelle, effective et prospective.

Ces trois vertus nous permettent d’appréhender la Vie tant sur le plan psychique, que sur le plan physique, et nous projette enfin sur le plan cosmique afin que nous puissions prendre notre juste place dans l’Univers. Cette projection est une réponse à la vie, notre réponse à la Création, notre seule raison d’être, notre seul but initiatique.

Le mouvement primordial de la vie et le choix humain

Regardons autour de nous : le mouvement primordial de la vie est partout.

Dans le règne minéral, ce mouvement est lent, très lent. La tendance du minéral est définie par son inertie. Il subit la transformation imposée par son apparente passivité.

Dans le règne végétal, limité par sa fixation au sol, le mouvement est restreint, et consiste à trouver les conditions idéales à la respiration, l’alimentation et la fécondation, dans le but de produire des semences.

Dans le règne animal, le mouvement vital s’est amplifié et s’emploie à la recherche de nourriture, du gîte et d’accouplement, dans le but de faire perdurer l’espèce.

Dans le règne hominal, ce mouvement reprend les mécanismes précédents, mais s’est intensifié jusqu’à créer des circuits neuronaux extrêmement complexes, souples et en évolution permanente, sans jamais s’arrêter à un stade bien défini.

Ces connexions intenses se traduisent dans notre existence par le choix.

Le choix qui s’offre à nous, le choix de nous déplacer où bon nous semble, le choix de nous alimenter comme bon nous semble, le choix de nous reproduire génétiquement comme bon nous semble, jusqu’à, et c’est bien là que se pose notre problématique humaine, choisir des comportements contre-nature voués sur le long terme à notre propre destruction. Cette spécificité, je crois, nous différencie fondamentalement des autres règnes mais, pour autant, elle ne doit jamais nous en faire oublier notre étroite parenté.

Parce que présenté de manière trop complexe du point de vue purement scientifique, ou trop conceptuelle du point de vue philosophique, notre Tradition a consigné l’ensemble de ces énergies vivantes dans un langage qui nous est naturellement accessible car à la fois structurant et animant nos propres mécanismes internes. Je veux parler du langage universel des Nombres qui jamais ne s’additionnent ni ne se soustraient, mais dont l’articulation s’entrevoit ainsi :

  • l’archétype de l’énergie primordiale et pour nous abstraite (le 1), en investissant tout support physique et concret (le 2), déclenche un mouvement organique intentionnel (le 3), processus ternaire définissant l’Existence physique (le 4), dont l’activité dans son ensemble se nomme Vie avec V majuscule (le 5), Vie qui se caractérise dans son essence comme dans son existence par l’imprégnation, la fertilisation et la fécondation (le 6), et dont l’achèvement constitue le champ de tous les possibles possibles (le 7)…

Le processus de mort et de renaissance dans la quête initiatique

Aujourd’hui, le chemin que nous avons librement choisi est jalonné d’images, de symboles, d’opérations alchimiques et d’équations ésotériques qui nous incitent à mourir, mourir de nos fausses certitudes, mourir de nos fausses ambitions, mourir de nos conceptions matérialistes, mourir de notre conformisme, de notre égoïsme, mourir de notre égocentrisme… Et ces « morts » successives, par ailleurs extrêmement vitales d’un point de vue neurologique et biologique, conditionnent la régénérescence du corps et la résurrection de l’être.

Oui, si le candidat meurt dans le Cabinet de Réflexion pour renaître en Initié dans le Temple, et si cette renaissance n’est vécue qu’une seule fois lors de la Cérémonie d’Initiation, pour autant, ce mécanisme est celui que le Maçon doit adopter à chaque instant de sa vie et pour le restant de ses jours. Le but de l’Initié est une conquête permanente du neuf (et du 9), une quête permanente du renouveau, une recherche permanente de l’Homme dans toute sa fraîcheur, sa candeur et son innocence.

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